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dernière publication : juin 2009  - 710741 - dans GALAXIES N° 41
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généalogies et photos familles fey guildorf iss durmann
un p'ti coup de nostalgie ?

 

 

C'est assez !

Quand je vois ce que je vois

Et quand j'entends ce que j'entends

Je suis bien content de penser ce que je pense ( Coluche )

 

Papon, Bousquet, Barbie et les autres... Ou jamais deux sans trois

L'esclavagisme, stade suprême du libéralisme

Yann de La Fontaine

Gardarem lou Euzkadi

Tito reviens !

Vive les Turcs et la Turquie !

Boum, quand le Pentagone fait Boum !

 

BOUM, QUAND LE PENTAGONE FAIT BOUM !

Mardi 11 septembre, je regardais sur internet une exposition de photos consacrée à la guerre civile espagnole. L’une d’elle représentait, en 1939 à Barcelone, des enfants de l’assistance publique, des fillettes, en habit de communiantes. Elles faisaient le salut fasciste. Soudain, la radio annonça que d’autres hommes inspirés par Dieu venaient de précipiter des avions de ligne sur New-York et Washington.

Dans les heures qui suivirent, la CIA et le FBI s’empressèrent de nous livrer un package avec les noms des assassins, comme lors de la mort de Kennedy. On se serait cru transporté dans un roman populaire du XIX° siècle : " Seul contre tous " ou " Le Maître du Monde ! "

Monsieur Ben Laden aurait donc orchestré tout ceci depuis l’Afghanistan. Si tel est le cas, quand d’autres rêvent d’entreprise sans usines et de salariat flexible, son O.N.G a démontré qu’il n’était pas nécessaire de posséder une aviation pour bombarder un pays, il suffisait de lui emprunter la sienne. Quant à la main d’œuvre, quelques tueurs-kleenex armés de cutters et préalablement lobotomisés au Coran faisaient l’affaire.

Face à ce précurseur de la mondialisation libérale, les états, et particulièrement le plus puissant d’entre eux se sont retrouvés en retard d’une guerre. Les Grandes Oreilles, le réseau Echelon, recyclé dans l’espionnage industriel à nos dépens : frappé de surdité !

Les services de renseignement des Etats Unis, génétiquement programmés pour lutter contre les communistes continuaient à en voir partout, même là où il n’y en avait pas, comme en Iran ! L’U.R.S.S disparue, pour contenter le lobby militaro-industriel, il fallut trembler devant Cuba ou la Corée du Nord. Et pourquoi pas demain le Lichtenstein ou la République de San-Marin ?

Il y avait pourtant eu des signes précurseurs. En 1994, dans l’avion neutralisé à Marseille, quelques joyeux drilles s’apprêtaient paraît-il, à s’écraser sur Paris. S’ils avaient réussi, aurions-nous eu droit à trois minutes de silence ?

Alors, la CIA et le FBI cherchent… Qu’ils retrouvent la liste des anciens stagiaires de leurs camps du Pakistan, du moins ceux qui n’ont pas été envoyés en Tchétchénie ! Quant à l’Afghanistan, siège du nouvel " Empire du Mal ", il devrait être au-dessus de tout soupçon puisque son gouvernement n’est reconnu que par de fidèles alliés des Etats-Unis : le Pakistan et l’Arabie Saoudite. De ces deux pays, le second réchauffe partout dans le monde, et particulièrement en Europe, les couveuses de terroristes. Quant au premier, il a fourni la logistique des Talibans.

Oncle Sam, à ton insu, les amis de tes amis seraient-ils devenus tes ennemis ?

Les Américains, tout dépend desquels on parle. Une entreprise américaine construit à travers l’Afghanistan un gazoduc qui doit transporter le gaz d’Ouzbékistan vers les ports du Pakistan. Cette fructueuse synergie peut expliquer entre autres, par exemple le passage par pertes et profits du commandant Massoud.

Lénine disait : " Les capitalistes nous vendront la corde avec lesquels nous les pendrons. " La sienne n’a pas marché, sans doute était-elle trop longue.

Les Américains cherchent, cherchent… Qu’ils mettent à jour leur liste des " états-voyous " ! Envisageront-ils alors de bombarder Londres ou Zurich ? L’Angleterre où les terroristes islamistes ont pignon sur rue, et la Suisse qui gère la fortune de monsieur Ben Laden ! Ca les changera de l’Irak.

A défaut, les Américains engagent la lute du " Bien contre le Mal " comme dit le clown triste qui les dirige. Cette croisade vertueuse s’arrêtera t-elle comme d’habitude à la porte des banques ?

 

Vous pouvez répéter M'sieur, j'ai pas tout compris

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VIVE LES TURCS ET LA TURQUIE !

Le Parlement français vient de reconnaître le massacre des Arméniens perpétré par les Turcs en 1915. On peut s'étonner d'une telle décision, prise par un organe législatif, sur un problème qui ne concerne nullement la France et relèverait plutôt de la compétence des historiens.

Massacre qualifié de génocide. A l'heure où on n'hésite pas en inventer, comme au Kosovo, pour justifier une intervention militaire, il faut y regarder d'un peu plus près. Tenter une explication, en gardant à l'esprit qu'expliquer n'est pas justifier ou excuser..

Voyons le contexte. En 1915, la Turquie est menacée d'éclatement. Les populations allogènes de l'Empire se révoltent : Arabes, Arméniens, Kurdes, Grecs... Soucieuses d'achever "l'homme malade de l'Europe" et d'affaiblir aussi un allié de l'Allemagne, Anglais, Français, Russes et Grecs encouragent en sous main ces mouvements, quitte à laisser ensuite les populations livrées à elles-mêmes. Tout ceci bien entendu, au nom du "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes", surtout s'ils ont du pétrole sous leurs pieds. On n'agira pas autrement trois quart de siècle plus tard avec les Kurdes d'Irak lors de la guerre du Golfe.

Génocide ? Elaboré "à froid" en période de paix, appliqué systématiquement et méthodiquement au moyen d'organes spécialisés, celui perpétré par les nazis frappera des individus, juifs ou tsiganes, qui ne revendiquaient rien et ne représentaient aucune menace pour les états dans lesquels ils vivaient.

Pourquoi donc stigmatiser la Turquie au risque de raviver dans l'inconscient collectif l'image du Turc barbare et coupeur de têtes ?

Nos parlementaires ont la mémoire courte. Quand notre démocratie hémiplégique refusait le droit de vote aux femmes, un grand monsieur, Mustapha Kemal l'accordait à ses concitoyennes. C'était en 1935 ! Rappelons que les françaises durent attendre dix ans pour les rejoindre et encore, grâce aux bouleversements de la Libération !

Mustapha Kemal lutta pour éviter la disparition de son pays mais eut aussi la sagesse de faire la part du feu en abandonnant les populations non turques. Comme cela ne suffisait sans doute pas, les vainqueurs inventèrent le mirage d'un Kurdistan derrière lequel certains Turcs courent encore aujourd'hui.

D'une guerre à l'autre ! Pendant que le gouvernement de Vichy se couchait devant l'occupant, Ismet Inonu, le successeur d'Ataturk résistait farouchement aux pressions des nazis qui voulaient traverser son pays pour atteindre les champs de pétrole du Moyen Orient, ce qui aurait sans doute changé l'issue de la guerre.

C'est sans doute pour cela qu'Ataturk fut étiqueté "fascsiste" comme ses contemporains, Adolf et Bénito pour lesquels il éprouvait le plus profond mépris.

Saisis de cette fièvre vertueuse nos parlementaires ne devraient pas s'arrêter en aussi bon chemin. Après les Arméniens, pourquoi ne pas reconnaître le génocide commis à l'égard des Indiens d'Amérique du Nord quelques trente ans auparavant ? Avec d'ailleurs un mode opératoire identique: populations déportées puis abandonnée en plein désert.

Quel bon prétexte pour quitter l'OTAN dont l'existence ne se justifie plus depuis la dissolution du pacte de Varsovie !

Alors pourquoi la Turquie, et pourquoi maintenant ? Assez curieusement, le massacre de 1915 injustement oublié, a resurgi au moment où la Turquie frappait à la porte de l'Europe. Sans raison avouable de la leur tenir fermée, on redécouvre brusquement le "génocide arménien" !

Bibliographie: Alexandre Jevakhoff: Kemal Ataturk, les chemins de l'Occident ( éditions Tallandier 1999)

Vous pouvez répéter M'sieur, j'ai pas tout compris

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TITO REVIENS !

La propagande de guerre comme le western obéit à quelques règles simples : d'un côté le "bon", de l'autre le "méchant". Le second est responsable du conflit et commet d'entrée de jeu des atrocités qui fondent de manière incontestable la supériorité morale du premier qui peut alors dégainer en toute sérénité.

On a vu cette logique en œuvre dans la guerre du Golfe, mais aussi dans celle des Balkans.

Là, après quelques hésitations, la revue de casting a attribué le rôle du méchant aux Serbes et symboliquement à leur chef Milosevic. Certes, l'acteur crevait l'écran mais son compère et concurrent Tudjman n'était pas non plus dénué de talent.

Ainsi, pendant les évènements de Bosnie, les regards se sont concentrés sur Sarajevo. Nos penseurs d'élite se sont rués à l'assaut de la ville assiégée par les Serbes, n'hésitant pas à affronter le feu …des caméras de télévision.

Pendant qu'en France des bénévoles ficelaient des "colis pour la Croatie", en Bosnie, dans Mostar encerclée, plusieurs milliers d'habitants mouraient lentement de faim dans l'indifférence quasi générale.

Cherchez l'erreur : les assiégeants étaient Croates !

La Croatie, bénie par le pape, réarmée par l'OTAN purifia ensuite etniquement la Krajna de quelques 400.000 Serbes ! Avertis sans doute par un instinct atavique, ceux-ci ne durent leur salut qu'à la fuite.

En effet, les Croates de Tudjman avaient de qui tenir. Leurs prédécesseurs, les Oustachis d'Ante Pavelic s'étaient déjà lancés dans l'extermination des Serbes entre 1941 et 1945… ou dans leur conversion forcée au catholicisme sous la houlette de Monseigneur Stepinac, récemment béatifié par Jean-Paul II.

D'Ante Pavelic, on connaît l'anecdote rapportée par Curzio Malaparte, alors correspondant de guerre à Zagreb. Reçu par le dictateur, il distingue sur son bureau ce qu'il prend pour un panier d'huîtres : " C'est un cadeau de mes fidèles oustachis; ce sont vingt kilos d'yeux humains, rectifie le croisé catholique. "

Paradoxalement, le seul à s'inquiéter des exactions commises par les Croates fut le général Allemand Von Glaise-Horstenau, qui se fendit d'un rapport à Berlin. Il n'était pourtant pas là en mission humanitaire, contrairement à ses successeurs Otaniens !

L'histoire tourne. Le 18 mai 1945, Tito entre à Zagreb. Pavelic se réfugie en Italie, plus précisément au Vatican. Il finira tranquillement ses jours à Madrid en 1959. Aux dernières nouvelles, Jean-Paul II n'a pas encore envisagé de le béatifier.

La Yougoslavie va subir la dictature communiste de Tito qui lui infligera quarante ans de paix, privant ainsi ses peuples de leur liberté essentielle : s'entr'égorger !

Bibliographie :

Francis Arzalier " Les perdants : la dérive fasciste des mouvements autonomistes et indépendantistes au XX° siècle " Editions La Découverte Paris 1990

Curzio Malaparte : "Kapput" ( Livre de Poche ) et particulièrement " Un panier d'huîtres"

Vous pouvez répéter M'sieur, j'ai pas tout compris

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Yann de La Fontaine

On s'attendrait à ce que l'intégration européenne se traduise par un développement de l'apprentissage des langues étrangères, par exemple qu'on encourage les Français à parler un peu plus l'allemand, l'espagnol, l'italien...Ce devrait être la première préoccupation des instances européennes. Au lieu de cela, curieusement, nous les voyons imposer à leur membres les langues régionales !

S'agissant de la France, on ne peut ignorer que cette exigence apporte du grain à moudre à tous ceux dont la revendication linguistique n'est que le premier étage de la fusée qui mène à l'indépendance sur des bases pseudo-ethniques. Et l'on voit alors défiler à Bayonne et ailleurs ces "défenseurs de la culture", demande de subvention dans une main, bâton de dynamite dans l'autre.

La reconnaissance des langues régionales n'a rien de scandaleux en soi. Leur enseignement dans les établissements publics permettrait d'éviter qu'il ne serve à autre chose et, le premier engouement passé, dégonflerait sans doute quelques baudruches.

Mais il s'agit de tout autre chose. Les directives européennes prévoient de mettre les langues régionales à parité avec le français non seulement dans l'enseignement, mais aussi dans la rédaction des actes administratifs, comme par exemple les registres d'état civil. La boucle serait alors bouclée et le français deviendrait bien vite dans ces régions une langue étrangère au même titre que l'allemand, l'espagnol ou l'italien.

Outre le problème pratique posé par ces parlers qui n'ont pas évolué depuis des siècles, on peut s'interroger sur leur réalité en tant que "langue". Si le basque et le breton méritent cette appellation, que dire des autres ? Tout est question de perspective. Au regard du français, l'alsacien et le corse sembleraient pouvoir y prétendre, mais dans un contexte allemand ou italien, ils se réduisent à de simples dialectes.

Revenons à l'Europe. Alors que les langues nationales sont menacées de l'extérieur ( même en Angleterre ! ) par l'anglo-américain promu au rôle de sabir international, voilà qu'en France particulièrement, notre langue est attaquée aussi de l'intérieur. Ce mouvement en tenaille, uniformisation d'un côté, et fractionnement de l'autre, n'est pas une simple coïncidence et procède d'une même volonté de démantèlement des états-nations qui se manifeste aussi dans le domaine économique.

Quelles pourraient en être les conséquences ? Pour le savoir, lisez l'histoire de Yann et de Maïté !

Nous sommes en juillet 2030. Maïté sort du lycée Philippe Bidart de Bayonne. Elle vient de lire son nom sur la liste des admis au baccalauréat. Elle a même obtenu une mention, grâce à l'anglais, matière à fort coefficient. Les vacances, enfin ! Le temps d'obtenir un visa, et la voici en partance pour la Bretagne.

C'est un 14 juillet, date sans signification particulière, qu'elle fera connaissance de son futur mari, dans des circonstances qui auraient pu être tragiques. Des parisiens rencontrés sur la plage l'entraînent ce soir là en forêt de Brocéliande où se tient un bal organisé par des Résistants. Maïté ignore tout, jusqu'à la descente de police peu avant minuit. Dans la confusion, elle est séparée de ses amis et sauvée des C.C.S. par un jeune inconnu qui l'emmène dans sa voiture...

C.C.S. : Compagnies celtiques de sécurité.

Maïté reverra Gaël, ils se plairont... et se marieront l'année suivante à Vannes.

L'officier d'état civil, un peu réticent, appellera à l'écran le registre spécial des mariages mixtes où il saisira "Euzkadi" à la rubrique "origine ethnique", sous le nom de la jeune fille.

Deux ans plus tard, le couple se présente devant le même personnage, un bébé de sexe masculin dans les bras. Ils ont eu le temps d'y réfléchir depuis neuf mois. D'un commun accord, ils ont choisi un prénom basque.

Mais l'employé tique... et clique sur sa souris pour faire apparaître la liste officielle des prénoms bretons.

Maïté insiste, demande quels sont ses droits. On lui apprend qu'elle peut demander une dérogation. La commission qui l'accorde se réunit deux fois par an et la dernière réunion vient juste d'avoir lieu...On ne peut pas attendre et le garçon s'appellera Yann.

Yann grandit et quelques années plus tard, il entre à l'école Olivier Mordrelle où il apprend les fables de La Fontaine en breton.

Mais un jour on annonce à Gaël que son entreprise, l'International Safety Systems, a décidé de transférer son unité de production en Alsace. Le mari de Maïté s'étonne, car ISS est bien implantée en Bretagne où il a fait élire la majorité au Parlement de Rennes.

On ne discute pas les décisions prises à Houston et, un mois plus tard, notre couple débarque à Strasbourg.

L'officier d'état civil qui les accueille à la mairie trouve leur statut un peu compliqué puis finalement se résigne à les inscrire en double dans le fichier domiciliaire sous les rubriques "Breiz" et "Euzkadi".

Leur appartement de la place Hermann Bickler est bien moins spacieux que celui qu'ils occupaient à Vannes et l'apprentissage de la langue est difficile, surtout pour le petit Yann qui réapprend les fables de La Fontaine en alsacien.

Mais Gaël s'adapte assez facilement à sa nouvelle vie. Dans sa fonction d'encadrement, il doit diriger outre des alsaciens, un grand nombre de corses ayant fui la guerre civile qui oppose depuis dix ans le Front Uni de la Corse au Front de la Corse Unie. En raison du multilinguisme, on s'exprime spontanément en euricain, cet esperanto du commerce et du management qui a accompagné en Europe le déclin des langues nationales.

Il n'en est pas de même pour Maïté qui n'a pas retrouvé d'emploi. Très vite l'incompréhension s'installe dans le couple. En quelle langue se parlent-ils depuis cette nuit du 14 juillet dans la forêt de Brocéliande ? En anglais, la langue commune apprise au lycée. Yann leur fils, qui vient d'y entrer, s'exprime en alsacien avec un fort accent breton, et souffre des moqueries de ses camarades. C'est pour cela qu'à partir du peu de vocabulaire transmis jadis par leurs grands-parents, Gaël et Maïté apprennent le français.

Aussi, l'année suivante quand Maïté se retrouve à nouveau enceinte, le couple décide de s'installer en Lorraine, tout près de Strasbourg. La Lorraine, en République française est une vieille terre d'immigration. On ne leur demande rien, on ne les inscrit nulle part et, quelques mois plus tard Maïté pourra enfin donner un prénom basque à sa fille. Plus tard, à l'école elle apprendra les fables de La Fontaine en français !

Vous pouvez répéter M'sieur, j'ai pas tout compris

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GARDAREM LOU EUZKADI

" Vivre et assassiner au pays."

Les manifestations se multiplient actuellement à Bayonne pour réclamer la création d'un "département basque". Les organisateurs seraient-ils saisis subitement d'une fièvre républicaine au point de vouloir un préfet de plus ? A moins qu'ils ne veuillent s'éviter un déplacement jusqu'à Pau, le jour où il leur plaira de le trucider, à la manière de leurs amis corses.

Le découpage des départements, leur existence même n'est pas un sujet tabou. Tout est négociable sauf une chose : le saucissonnage de la France sur des bases ethniques !

Il va sans dire que les organisateurs de ce mouvement se fichent du département comme de leur premier béret ! Avec les revendications linguistiques, le découpage ne vise qu'une seule chose : constituer la base territoriale d'un futur état basque " ethniquement pur" incluant la partie espagnole. Leurs camarades de l'autre côté œuvrent dans ce sens en assassinant les élus locaux ou les journalistes qui font obstacle à ce beau projet.

En Corse où le problème des limites territoriales ne se pose pas, la tendance est la même. On a vu certains de ces patriotes terroriser et expulser des agriculteurs venus de Bretagne en les traitant de "sales français !"

L'exemple yougoslave que nous avons sous les yeux devrait nous faire réagir !

" La terre ne ment pas. "

Pourtant, les mouvements "régionalistes" ont le vent en poupe. Ils apparaissent jeunes et modernes, face aux vieux états-nations, ces dinosaures. Il seraient nés dans la corbeille de mai 68 comme une réaction à l'état niveleur et centralisateur auquel on oppose alors le "small is beautiful" . On parle de retrouver ses racines, de retourner à la terre et d'y élever des chèvres en jouant du biniou. Rêves régressifs de citadins, nostalgie d'un monde rural en train de disparaître ? A première vue, il n'y aurait pas de quoi fouetter un chouan !

Le Maréchal l'avait déjà dit : "La terre ne ment pas ! "

En effet, pour ceux qui n'ont pas la mémoire courte ces mouvements sont simplement réapparus à cette époque, après une longue éclipse, pour cause "d'indignité nationale" !

Ils étaient puissants particulièrement en Bretagne et en Alsace dans les années trente. Manipulés par l'Allemagne, leurs dirigeants en 1940 seront priés de replier leur drapeau autonomiste au fond de leur poche. En compensation, ils bénéficieront de brèves mais brillantes carrière dans la Waffen SS ou la Gestapo.

Mais ce ne sont plus les mêmes hommes, et l'Allemagne est un pays démocratique dans une Europe unie et pacifique !

Bien sûr, l'Allemagne n'a plus rien à voir là-dedans. Sauf qu'on retrouve la même volonté de regrouper, au besoin contre leur gré, des populations ayant la même culture et la même langue. Adolph Hitler n'avait pas d'autres arguments pour justifier L'Anschluss puis l'annexion des Sudètes.

Il ne s'agit pas d'annexer mais bien au contraire de se détacher de l'état national et de ses tendances hégémonique. Si Adolph survit quelque part, c'est à Paris, non pas à Bayonne ou Ajaccio !

Quelle différence si cela a pour conséquence de créer des micro-états tout aussi hégémoniques dans leurs nouvelles frontières !

Pour parvenir à leurs fins, les autonomistes font feu de tout bois et utilisent simultanément les arguments les plus contradictoires.

Ainsi, ils n'hésitent pas à recourir au langage un peu obsolète de l'anti colonialisme. Leur "pays" serait colonisé. C'est bien sûr le cas pour les Alsaciens, les Corses, les Basques, les Bretons. On sait que l'Occitanie toute entière n'est qu'une vaste colonie. Et en regardant bien, pourquoi pas la Normandie, la Lorraine, la Bourgogne, la Savoie, l'Auvergne, l'Anjou, les Ardennes : tous colonisés !

Mais par qui ?

" Non Roland n'est pas mort, son oliphant sonne encore "

Reste alors l'histoire, objet de toutes les manipulations. On remonte le temps, et l'on arrête le curseur au moment qui vous arrange pour revendiquer ses "droits historiques" . L'escroquerie ici consiste à déterrer un fait historique pour en faire un évènement d'actualité sans se soucier de l'anachronisme..

Que dirait-on si des européens, reprochant aux basques le massacre de l'arrière-garde de Charlemagne à Roncevaux, manifestaient à Bayonne ou Bilbao aux cris de " E.T.A. assassins, rendez-nous Roland et son oliphant ! "

Ou les enfermerait-on à votre avis ?.

Pourtant c'est avec cette logique qu'on plastique ici ou là pour relancer des guerres achevées depuis des siècles. Il se trouvera bien un jour quelques bretons pour réclamer l'Angleterre dont leurs ancêtres ont été chassés au 5° siècle par les saxons !

Tout le monde admet que la France que nous connaissons n'existe pas de toute éternité. Comme les autres pays européens, elle s'est constituée par la conquête, les successions dynastiques ou les échanges de territoires à une époque où on ne demandait pas leur avis aux populations

Ainsi la Bretagne a été annexée au 15° siècle dans des conditions douteuses et la Corse achetée et conquise à la fin du 18° siècle. Peut-on cependant prétendre que depuis ce temps la vie des populations n'a été qu'une longue vallée de larmes sous le "joug" français ?

La Lorraine est devenue française au 18° siècle au même moment que la Corse et dans des conditions aussi discutables. Il faut s'en souvenir, l'écrire et pourquoi pas le déplorer. Mais il ne viendrait à l'esprit de personne de revenir en arrière.

On ne refait pas l'histoire, et cette façon de regarder l'avenir dans un rétroviseur est typique d'un comportement passéiste, et réactionnaire au sens propre du terme.

Et quand on ne peut pas refaire l'histoire, on en invente une. Les états alsacien ou basque n'ont jamais existé. La Corse non plus, à l'exception de la brève aventure de Paoli et du parti anglais. N'ayant jamais existé, comment ont-ils pu être détruits par la France ?

" Vive la Navarre libre !"

Et si les indépendantiste parvenaient à leurs fins ?

Il leur faudrait alors dans leurs limites territoriales auto-proclamées, déterminer qui est basque, corse ou breton. Et par conséquent qui ne l'est pas, ou pas tout à fait. Pour rester "entre soi" il faut exclure les autres. Seul critère : les liens "du sang". ( toujours l'ombre d'Adolph ) Et tant pis pour les enfants de la "continentale" mariée à un corse pur sang ! Tant pis pour ceux qui ne savent pas souffler dans le biniou à la sortie de la messe ! Dans ce bel état tout neuf, il importe de ne pas se laisser submerger par des "étrangers".

Ainsi, la minorité "opprimée" deviendra enfin majorité. Enfin souveraine et seule sur sa terre. Seule vraiment ?

Le pays basque se composerait de toute éternité de sept provinces, pas une de moins. Dont la Navarre qui représente quand même le quart de l'ensemble et dont les habitants bizarrement se sentent depuis toujours espagnols. Que fera t-on d'eux lorsqu'ils défileront en criant "Vive la Navarre libre" : de la purification ethnique comme en Yougoslavie ? Souvent le "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes" les amène à disposer des autres !

Si l'on écoute les autonomistes, tout ceci ne serait qu'une caricature. Certains vous susurreraient dans le creux de l'oreille qu'ils seraient même un peu socialistes sur les bords : des socio-nationalistes en quelque sorte. Les inscriptions " Les Français dehors ! ", partout sur les murs de la Corse ne seraient qu'une manifestation d'humour insulaire sans aucune connotation xénophobe.

" Une et indivisible"

Car plus encore que l'existence de la France, c'est celle de la République et de la démocratie qui est en jeu. La France est peut-être un agrégat de peuples mais la République est une et indivisible. Ou elle n'est plus. La République est basée sur des valeurs universelles et non sur l'instinct grégaire, l'appartenance à un groupe ethnique. Pour en faire partie, on ne vous demande pas qui était votre grand-père.

" Disneyland"

Que deviendraient ensuite notre micro-état dans une Europe qu'il aurait balkanisée après avoir détruit son état-nation d'origine ?

Son budget serait à la taille de n'importe quelle maffia ou multinationale qui pourraient se l'offrir avec son argent de poche. Elle pourrait le transformer en vaste parc d'attraction où des touristes entre deux avions y prendraient un bain d'exotisme et de culture locale en écoutant les "indigènes parler leur langue si pittoresque"?

"Come back to diligence.com"

Monsieur Méhaignerie de retour de Bavière s’est extasié récemment sur les moyens dont dispose ce land de l’état fédéral allemand de huit millions d’habitants par rapport à sa pauvre Bretagne. Pour faire bon poids, il a suggéré aussitôt de lui annexer le département de la Loire atlantique.

D’autres comme lui vantent les vertus du fédéralisme en prenant comme exemple l’Allemagne ou l’Italie.

Comme la poupée russe, le fédéraliste cache l’autonomiste qui cache lui-même l’indépendantiste. Chacun servant l’alibi pour l’autre. Ainsi certains se contentent de l’autonomie, ce qui leur permet, en attendant mieux, de continuer à toucher les subsides de l’état tout en tirant à vue sur ceux qui les dispensent.

Le premier remède à l’overdose de centralisme à la française ( ou du jacobinisme pour employer la désignation scientifique de la maladie ) serait la décentralisation. Avec l’argument en béton : " il faut que les décisions soient prises au plus près du citoyen " . La démocratie de proximité en quelque sorte La création des régions a répondu à ce malaise et à présent, on nous dit qu’elles sont trop petites, qu’elles ne sont pas au gabarit européen. Et nous retrouvons le syndrome bavarois qui accable ce pauvre monsieur Méhaignerie.

Rennes serait donc trop loin de Paris ! A l’ère d’internet ? Curieux argument qui semble plutôt dater du temps des diligences. Argument suspect dans la bouche de personnes qui trouvent naturelles des décisions, concernant la vie et l’emploi de dizaine de milliers de Français, prises à Atlanta ou Houston !

La France a toujours été un état unitaire, incarné par ses rois, puis par la République. Le jacobinisme n’a pas attendu la Révolution. A leur manière et dans le contexte de l’époque, Louis XI et Richelieu étaient déjà des jacobins. La Révolution a simplement réglé son compte au fédéralisme en déclarant la République une et indivisible.

La résurgence actuelle de ce courant sous forme de décentralisation extrême ouvrant la voie à l'autonomisme est donc une atteinte, non seulement à l’unité nationale mais à la République.

Halte là direz-vous ! L’Allemagne ou l’Italie ne sont-elles pas des républiques tout aussi démocratiques que la France ?

Oui, sauf que le fédéralisme n’a rien à y voir. L’Allemagne et l’Italie n’ont pas un siècle et demi d’existence en tant qu’état. Ainsi la Bavière, chère à monsieur Méhaignerie avait un roi jusqu’en 1918, et un demi-siècle plus tôt, était en guerre contre la Prusse.

Le fédéralisme a permis l'existence d'un état nouveau, l’Allemagne, conciliant la démocratie et l’héritage historique. L'Allemagne a sagement refusé le centralisme, trop lié dans son histoire récente à des régimes autoritaires voire dictatoriaux.

Le fédéralisme ou le centralisme en Europe ne sont pas des solutions techniques transposables d’un pays à l’autre. Elles sont le résultat ( bon ou mauvais ) d’une situation historique. Ceux qui prétendent le contraire prennent ( de plus ou moins mauvaise foi ) l’effet pour la cause. Quand l’histoire ne les arrange pas et qu’ils ne peuvent pas la réinventer, ils l’oublient tout simplement. .

"Attention danger : une frontière peut en cacher une autre ! "

Donc vous réfutez le nationalisme corse, basque ou breton au nom d'un autre nationalisme, le français !

La barbarie de la première moitié du 20° siècle est due largement aux nationalismes antagonistes des pays européens, de la France et de l'Allemagne en particulier. Aujourd'hui, au passage de la frontière franco-allemande, matérialisé par une simple pancarte, on mesure le chemin parcouru.

Si la France doit disparaître, se fondre dans l'Europe, si c'est le prix à payer pour abolir les frontières ou les ramener à de simples limites administratives, pourquoi pas !

A condition qu'on ne trace pas d'autres frontières dans notre dos. Des frontières qui auront le même effet, celui d'exacerber d'autres nationalismes. Au risque d'insister, la Yougoslavie, sous nos yeux, nous montre l'exemple à ne pas suivre.

Bien entendu, les autonomistes sont de fervents eurolâtres. On comprend pourquoi, puisque cette Europe, affaiblissant ou faisant disparaître les états-nations dont le ciment est la citoyenneté, laisse le champ libre à la constitution du micro-état ethnique de leurs rêves. Ils auront largement le temps d'y parvenir avant que n'émerge une hypothétique citoyenneté européenne.

Dans l'ordre économique, les libéraux chantent les mêmes psaumes. La citoyenneté, le respect de normes sociales incarnées par les états sont des archaïsmes. En enterrant la société anglaise, madame Thatcher n'avouait-elle pas entre deux coups de pelle: "La société, ça n'existe pas !"

Pour les libéraux, l'Europe n'est qu'un moyen de laisser le champ libre aux oligopoles, successeurs des monopoles d'état, ou aux multinationales plus ou moins maffieuses. Les états-nations sont trop grands, elles jamais assez !

Dans cette Europe, l'individu atomisé sera consommateur ou actionnaire bien avant que se forge une citoyenneté européenne.

Leur rêve de jungle sociale n'est pas incompatible avec l'existence de micro-états ethniques. Utiles pour faire éclater les états-nations, ils deviendront de petites républiques bananières folkloriques et des têtes de pont pour la pénétration d'une Europe enfin "socialement pure", entendez par là, purifiée de tous les liens et solidarités qui fondent la citoyenneté.

" Le pouvoir appartient à ceux qui parviennent à imposer un sens aux mots" disait un ancien chinois.

Avec l'implosion du communisme soviétique et l'échec de l'économie administrée, un superbe contre exemple s'offre aux liquidateurs de la société.

Puisque le communisme n'existe plus, alors tout est permis : des retraites indexées sur les cours de la bourse aux contrats de travail à la petite semaine !

Une formidable offensive idéologique est en cours visant à ringardiser tout ce qui évoque de près ou de loin une société citoyenne. Toute régulation par l'état des relations sociales serait une survivance du soviétisme et derrière le moindre fonctionnaire se profilerait l'ombre de Joseph Staline ! L'expression madelinienne "tout à l'état" , les droits fondamentaux ravalés au rang de "droits acquis" sont significatifs de ce travail de sape.

Moderniser, c'est revenir sur 1945, 1936. Aller plus loin encore s'il le faut. L'interdiction du travail des enfants ne serait-il pas un "droit acquis" ? Et celui de l'esclavage ?

Moderniser, c'est revenir en arrière. Comme les autonomistes, les libéraux entrent dans le 21° siècle, les yeux braqués sur leur rétroviseur, droit dans le 19° siècle !.

Bibliographie : Les perdants : la dérive fasciste des mouvements autonomistes et indépendantistes au XX° siècle de Francis Arzalier Editions La Découverte 1990

" Nazis durant les guerres et catholiques entre elles, ils passent sans arrêt du fusil au missel" ( Jacques Brel )

De la Bretagne à l'Ukraine, l'itinéraire chaotique de ceux qui voulaient lutter contre l'état centralisateur, pour une autonomie régionale. En 1940, ils choisissent leur camp, mais l'autonomie n'est plus à l'ordre du jour et la plupart d'entre eux verseront dans la collaboration avec l'occupant.

Parmi ces leaders, le breton Olivier Mordrelle et l'alsacien Hermann Bickler. Ce dernier après avoir été Kreisleiter ( sous-préfet) de Strasbourg de 1940 à 1942, dirigera un des services de la gestapo à Paris. Mais, bon catholique, il finira ses jours paisiblement en Italie en 1984, grâce à la protection du Vatican.

Vous pouvez répéter M'sieur, j'ai pas tout compris

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Papon, Bousquet, Barbie et les autres... Ou jamais deux sans trois :

Il a fallu presque un demi-siècle pour que les procédures engagées contre ces trois individus débouchent sur une inculpation pour "crimes contre l'humanité." Si l'on est optimiste, on peut considérer qu'il n'est jamais trop tard, et que ce précédent confirme et renforce le caractère d'imprescriptibilité de ce type de crime. On peut toutefois s'étonner qu'il ait fallu attendre si longtemps pour mettre nos trois oiseaux en cage, et l'on peut même trouver dérisoire de s'acharner sur ces vieillards. Ne relevaient-ils pas plutôt du jugement de l'histoire ?

Nous avons conservé un souvenir très linéaire de la seconde guerre mondiale. Comme dans tout bon western tourné à cette époque, les bons ont fini par triompher des méchants et au final, on trouverait dans les deux camps les mêmes protagonistes qu'au départ. A peine si quelques péripéties ça et là viendraient rompre l'ordonnance du scénario.

Pourtant, dans sa composante européenne, cette guerre a été marquée par de spectaculaires renversements d'alliance, semblable en cela aux conflits du 18° siècle.

Reprenons le scénario au début.

Prologue: Au nez et à la barbe des démocraties occidentales, l'Allemagne et l'U.R.S.S. envahissent et se partagent la Pologne. C'est le "remake" d'un vieux film : "Le partage de la Pologne entre la Prusse et la Russie". La géopolitique prime sur l'idéologie.

1940: La France vaincue se range du côté du vainqueur. Le gouvernement du maréchal Pétain instaure une législation antisémite "autochtone" et planifie l'économie pour la mettre au service de l'Allemagne et de son effort de guerre. L'Angleterre est seule contre tous.

1941 : Nouveau renversement d'alliance à l'est. L'état tampon polonais ne jouant plus son rôle, les deux puissances continentales s'affrontent. L'Allemagne envahit l'U.R.S.S. qui, de fait, change de camp.

1943 : L'Italie jusqu'alors alliée de l'Allemagne signe un armistice avec les anglo-saxons. Mussolini est destitué puis arrêté.

Par la suite, les Italiens liquideront eux-mêmes leur dictateur. En France, le gouvernement persiste dans son alliance avec l'Allemagne et s'exile dans ce pays en 1944 lorsque la France est libérée par les troupes anglo-saxonnes.

Final: à Potsdam le 8 mai 1945, l'Allemagne capitule face à deux de ses ex alliés. Parmi eux, la France. De Gaulle, après s'être battu pendant cinq ans contre les anglo-saxons pour que la France ne disparaisse pas de la carte de l'Europe, a réussi par un tour de prestidigitateur à la faire siéger parmi les vainqueurs !

Mais ce n'est pas terminé. Jamais deux sans trois. Bientôt, un autre renversement d'alliance va faire entrer le monde dans la troisième guerre mondiale : l'U.R.S.S. seule contre tous, y compris l'Allemagne. C'est la guerre froide, du moins pour l'Europe.

Ce dernier renversement d'alliance aura eu pour effet de brouiller les cartes en Europe. A l'est, il ne faut pas de ventre mou face au bloc du pacte de Varsovie, les Américains ont besoin d'une Allemagne solide et prospère, évitant aussi en cela l'erreur commise en 1918.

En France, on récrit l'histoire. Le régime du maréchal Pétain est sensé n'avoir jamais existé dans un pays unanimement résistant dès le premier jour. Les juifs déportés et spoliés sont priés de se taire et surtout de cesser d'imaginer qu'ils ont été arrêtés par la police française, au nom d'une législation française.

Face au nouvel ennemi héréditaire à l'est on passe l'éponge et l'on fait appel aux compétences. Papon et Bousquet, dans des domaines différents, poursuivent leur brillante carrière. Barbie en Allemagne puis en Amérique du sud continue à traquer les communistes pour ses nouveaux maîtres.

Après avoir duré près d'un demi-siècle, la troisième guerre mondiale vient de s'achever, par l'implosion de l'U.R.S.S. Comme dans le proverbe japonais où "... la victoire revient à celui qui parvient à souffrir un quart d'heure de plus que l'autre. " Bousquet, stupidement assassiné passe à travers les mailles, mais Papon et Barbie sont arrêtés et jugés. Coïncidence ?

ET SI C'ETAIT PARCE QU'ILS NE SERVAIENT PLUS A RIEN !

Vous pouvez répéter M'sieur, j'ai pas tout compris

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L'esclavagisme, stade suprême du libéralisme

TOTAL-FINA est prête à affronter la nouvelle société du troisième millénaire. En Bretagne, elle a déjà repoussé l'âge du départ à la retraite des pétroliers.

En Birmanie, la population a été amenée à travailler gratuitement pour elle, afin de mettre en place un gazoduc. Quand on pense que Marx a consacré sa vie à noircir en vain des centaines de pages pour résoudre ce problème : comment abolir le salariat ? Alors qu'il suffisait de supprimer le salaire. Elémentaire mon cher Karl !

Cet épisode montre une fois de plus la supériorité de la libre entreprise lorsqu'elle est dégagée des carcans étatiques. Il semblerait toutefois qu'en Birmanie, la population n'ait pas adhéré spontanément au projet de société qu'on lui offrait, et qu'il ait fallu l'intervention de l'armée pour la convaincre de s'arracher à ses occupations ancestrales. Le libéralisme, n'est donc pas la négation de l'Etat contrairement à ce que disent ses détracteurs.

A suivre !

22 juin 2006 : Le tribunal de Nanterre vient de faire bénéficier TOTAL d'un non lieu dans cette affaire.En effet le travail forcé n'existe pas dans le droit français et les éléments constitutifs du crime de séquestration n'ont pu être établis, suite à la plainte de huit ouvriers Birmans se prétendant victimes de la firme..

On ne peut qu'approuver cette sage décision. La présence de militaires en armes encadrant les ouvriers dans l'environnement hostile de la jungle birmane ( pensez aux tigres !) s'explique donc aisément : ils étaient là pour les protéger !

Vous pouvez répéter M'sieur, j'ai pas tout compris

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